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Centre Interdisciplinaire de Recherche sur les Patrimoines en Lettres et Langues

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Appel à contributions : OtiumOtium: visions profanes, visions chrétiennes

Otium : visions profanes, visions chrétiennes.
Mélanges en hommage à Blandine Colot

 Appel à contributions

Les 26 et 27 juin 2023 s’est tenu à l’université d’Angers un colloque autour de la thématique de l’otium à travers les siècles.

La diachronie longue observée lors des deux journées a permis de toucher du doigt la polysémie du terme et de mesurer la pluralité des approches possibles et des domaines d’études (littérature latine, littérature médiévale, littérature française, histoire des idées, histoire romaine, etc.). La publication des actes du colloque souhaiterait faire état de la pluralité des sujets évoqués tout en ouvrant la réflexion à des textes inédits.

Otium ou secessus pour les latinistes, « retraite », « repos » et « loisir » (studieux ou non) mais aussi « paix », « calme » et « tranquillité ». Si dans l’Antiquité paienne, l’otium cum dignitate de Cicéron se heurte à l’idéal des mollia otia de l’âge d’or ovidien[1], l’otium s’impose à l’imaginaire collectif comme un idéal, entre mythe originel de l’absence de labeur et observation d’une forme de rêverie qui se suffit à elle-même. Traditionnellement opposé au negotium et à l’agitation de la vie publique et / ou politique, l’otium choisi – et non subi – selon la dialectique déterminée par Ennius, offre pourtant la condition d’une forme de liberté intellectuelle et le moyen d’accéder à la sagesse comme l’indique Sénèque dans son De otio. C’est ce loisir qui permet aussi aux écrivains de mener une vie littéraire productive. Pline dans sa Correspondance fait état de cet otium bienvenu qui apporte calme et sérénité et permet à celui qui en jouit de se consacrer à ses travaux[2]. L’otium studiosum ainsi défini paraît à mille lieues de l’autre otium, synonyme de paresse et d’oisiveté (parfois lascive) qui s’apparente à un vice. La médiation des Pères de l’Église et des auteurs chrétiens de l’Antiquité tardive semble faire poindre les germes d’un otium austère qui trouva sa pleine expression dans les cloîtres des monastères au Moyen Age. Car au rapport au temps et à son occupation a semblé se substituer un rapport à l’esprit, à l’âme et à Dieu. Entre héritage et renouveau, la Renaissance propose une synthèse complexe entre otium païen et otium chrétien. Le retour progressif à un otium qui conditionne la sagesse et la connaissance, en dehors de la sphère quotidienne marquée par le travail et les devoirs, se teinte, dans la littérature moderne et contemporaine d’un rapport nouveau à la nature et d’une mise en pratique de la contemplation comme pierre de touche de l’activité intellectuelle.

Exaltation du loisir et éloge paradoxal de la paresse, ou affirmation d’un otium culturel nécessaire à l’affirmation d’une liberté dans la création artistique, c’est tout le spectre de l’otium que nous souhaitons aborder, à travers des œuvres, des auteurs et des périodes variés. Qu’il soit otium bonum, litteratum, studiosum, honestum et negotiosum ou bien qu’il soit moins respectable sous les locutions otium calamitosum, otium desidiosum ou otium luxuriosum, qu’il soit subi ou choisi et qu’il soit pratiqué ou seulement l’objet d’un discours, c’est un vaste kaléidoscope des acceptions, formes et représentations de la notion, en bonne comme en mauvaise part, que le volume tentera d’offrir au lecteur.

Délais à respecter :

Afin d’assurer la publication du volume dans des délais raisonnables, les propositions de contribution au volume sont à envoyer au plus tard le 1er septembre 2023 à l’adresse mail otiumunivangers@gmail.com.
Le comité scientifique – dont la composition est indiquée infra - déterminera les articles acceptés dans le volume et rendra compte aux auteurs, sous quinzaine, de la décision.

Les contributions définitives sont à rendre pour le 15 mars 2024. Elles seront envoyées au format .doc et .pdf à l’adresse mail otiumunivangers@gmail.com.

 La longueur de la contribution n’excèdera pas 15 p. au format Word, soit 45 000 signes maximum (espaces non compris).

 

Comité scientifique 

Carole Auroy (Université d’Angers)

Hélène Casanova-Robin (Sorbonne Université)

Camille Gerzaguet (Université Montpellier 3)

Benjamin Goldlust (Université de Franche-Comté)

Jean-Christophe Jolivet (Sorbonne Université)

Elisabeth Pinto-Mathieu (Université d’Angers)

Emmanuelle Raymond-Dufouleur (Université d’Angers)

 

Contact: Emmanuelle Raymond-Dufouleur

otiumunivangers @ gmail.com

Télécharger le fichier «Otium AAC online.pdf» (166.5 Ko)

 

 

[1] Ovide, Métamorphoses I, 100.

[2] Pline III, 7.

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